Skye Trail

Premier jour. Paris-Portree

Les voyages en avion me rebutent.

C’est une question de rythme surtout. On passe son temps à courir puis à attendre.

On court après le tram, puis après le rer, on fait la queue pour déposer son bagage, puis pour passer le contrôle de sécurité. C’est ensuite un long passage à vide où l’on ne se repose pas vraiment. C’est l’ennui qui prédomine dans cette atmosphère confinée où les spots éclairent et attirent comme des moustiques des corps épuisés à l’affût d’une fausse bonne affaire.

Premier appel pour l’embarquement. Tout le monde est pris d’un soubresaut. Les gens se dépêchent de prendre leur valise, de sortir leur billet. Ils jouent des coudes, ils veulent être les premiers. Puis ils attendent, la porte reste fermée.

Je reste assis sur mon siège en plastique. Je ne vois pas l’intérêt d’aller se coller ainsi les uns les autres. Je soupçonne les gens d’aimer faire la queue, ça doit leur rappeler leur enfance, l’école primaire.

Dans l’avion je somnole. Ma compagne tente de déchiffrer un article en italien dans un magazine. Elle se rêve toujours à Venise.

Arrivée à Glasgow. Nous cherchons au plus vite la correspondance pour Portree (plus grande ville de l’île). Le bus ne passera que dans deux heures et demie. On se rend à l’arrêt. Un couple de jeunes hollandais attendent déjà. Ils souhaitent également faire le skye trail.

Le trajet en bus révèle des paysages désertiques. montagnes, landes, tourbières, lacs. Il pleut.

Nous arrivons à Portree vers 22h00. Il faut rejoindre le camping. Nous y allons à pied, c’est à deux kilomètres cinq. Nous nous y rendons d’un pas rapide. L’accueil est bref mais chaleureux. Nous installons la tente sous une pluie modérée. Puis c’est le déluge.

Première soirée dans ce qui sera notre habitation pour les onze nuits à venir. « Aïe » « excuse moi » « Ne touche pas aux parois ». C’est étroit.

Le doute s’installe. Je m’en veux de nous avoir embarqué là dedans.